D'importantes forces de police semblaient avoir réussi, jeudi vers 2h, à maintenir le calme dans tout le pays, alors que les violences ont déjà fait au moins quatre morts et un blessé grave.
Scotland Yard a publié les portaits des émeutiersDes tensions persistaient néanmoins. La police a dispersé mercredi soir un groupe de 150 hommes à Eltham, dans le sud de Londres, sans affrontement. L'émotion était grande à Birmingham (centre), où trois jeunes hommes qui tentaient de protéger leur quartier des pillards ont été écrasés dans la nuit de mardi à mercredi par une voiture.
En soirée, des centaines de personnes se sont rassemblées dans le calme, bougies à la main, pour une cérémonie d'hommage. Tariq Jahan, dont le fils Haroon, 21 ans, figure parmi les victimes, a appelé à «respecter la mémoire de nos fils» en mettant fin aux violences.
La police a ouvert une enquête pour meurtre. Elle a arrêté un suspect, un homme de 32 ans. Un homme de 68 ans, agressé par des jeunes lundi soir en essayant d'éteindre un incendie à Ealing, dans l'ouest de Londres, restait dans un état grave.
Dans les villes touchées par les troubles, les tribunaux continuaient toute la nuit à juger des centaines de personnes interpellées pour violences et pillages. Plus d'un millier de personnes au total ont été arrêtées dans le pays depuis samedi. A Londres seule, 820 personnes ont été arrêtées et 279 inculpées, a annoncé Scotland Yard.
Le parlement britannique doit se réunir jeudi en session extraordinaire pour discuter de ces émeutes.
Criminalité et gangs sont responsables
Le pays débat vigoureusement pour déterminer quels facteurs ont déclenché les violences qui ont éclaté samedi à Londres après la mort d'un homme abattu par la police, avant de s'étendre à d'autres grandes villes. La situation semblait calme dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon un sondage réalisé par l'agence YouGov pour le quotidien The Sun de jeudi, 42% des Britanniques pensent que les troubles sont simplement liés à des comportements criminels, tandis que 26% accusent un essor de la culture des gangs. 5% désignent le chômage comme la cause principale des émeutes. La même proportion pointe les tensions raciales du doigt.
Le gouvernement conservateur du Premier ministre David Cameron applique un programme de sévères coupes dans les dépenses publiques, pour lutter contre un déficit record. D'après le sondage, la majorité des Britanniques n'accuse donc pas le gouvernement d'être à l'origine des émeutes, mais ils sont nombreux à critiquer sa réaction: 57% des 2 534 personnes interrogées lundi et mardi estiment que les pouvoirs publics ont mal géré la crise.
Pour l'utilisation d'armes à feu contre les émeutiers
Le maire de Londres, Boris Johnson, rentré comme David Cameron de vacances après trois jours d'émeutes, est également critiqué pour sa gestion de la situation par 54% des personnes interrogées.
La police reste soutenue par le public, montre le sondage, et une grande majorité des sondés est pour l'utilisation de gaz lacrymogène, de tasers, de la police montée et de gomme-cogne. Un tiers des personnes interrogées s'est prononcée pour l'utilisation d'armes à feu face aux émeutiers.
85% jugent également que la majorité des émeutiers ne passeront jamais en justice malgré les efforts de la police.
(L'essentiel Online/AFP)
Authors: