«On nous obligeait à jouer plutôt qu'à faire du travail manuel forcé. Nous faisions des journées de douze heures jusqu'à ne plus pouvoir tenir les yeux ouverts». Liu Dali, 54 ans, a raconté au Guardian les méthodes appliquées au milieu des années 2 000 dans les prisons chinoises.
Avec d'autres détenus, il officiait comme fermier virtuel. Il effectuait des actions répétitives pour récolter de l'argent dans des jeux en ligne massivement multijoueurs comme «World of Warcraft» (WoW). «Si je n'arrivais pas à mon quota, on me frappait dans le dortoir avec des tuyaux en plastique». Les responsables des prisons monnayaient ensuite contre de l'argent réel les biens virtuels. Mais la main-d'œuvre chinoise, y compris celle des prisonniers, n'est plus d'actualité.
La Chine développe désormais des robots pour remplir ces tâches. «Il y a cinq ans, 80% des fermiers sur "WoW" étaient des humains. Maintenant, ce sont des robots à 98%», estime un responsable du site ivashop.com. En plaçant cinq robots sur un ordinateur, un initié pourrait obtenir l'équivalent de plus de 82euros par jour.
Avec sa dernière extension «Cataclysm», Blizzard, l'éditeur de «WoW», espérait casser ce marché. Il avait facilité l'obtention de pièces d'or pour que les joueurs ne recourent plus à ces fermiers virtuels. Peine perdue: depuis, la demande a encore augmenté avec une division du prix des pièces par trois.
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