«L'affaire Ricco est incroyable car ce coureur a été sanctionné une première fois après un contrôle positif, il revient, gagne de nouveau et se fait de nouveau attraper, explique le docteur Anik Sax, médecin-chef du service médico-sportif à l'Institut national du sport, contactée mercredi par L'essentiel Online. Il n'a donc pas appris grand-chose et incarne le sportif qui n'a rien compris.»
Pour le Dr Sax, la principale manière de lutte contre le dopage consiste à faire évoluer les mentalités, aussi bien dans le milieu professionnel qu'amateur. (editpress)Dernier exemple en date d'un phénomène qui émaille l'histoire récente du sport, l'affaire Ricco ne représenterait que la partie émergée de l'iceberg. «Je suis convaincue que la pratique du dopage est une pratique très répandue, que ce soit dans le milieu professionnel ou dans le milieu amateur, assure le médecin, également directeur de l'agence anti-dopage luxembourgeoise. Le problème repose en partie par le fait que les athlètes sont entourés de personnes qui ont connu eux-mêmes le dopage et qui reproduisent ce qu'ils ont vécu. C'est le cas de Ricco dont la femme (Vania Rossi, elle aussi cycliste, NDLR) a fait l'objet d'au moins un contrôle douteux et de son beau-frère qui a été surpris avec des substances illicites.»
Seule solution pour briser ce cercle vicieux: faire évoluer les mentalités et sensibiliser les plus jeunes générations aux risques de telles pratiques. «L'exemple de ce cycliste italien de 27 ans est l'exemple parfait pour prouver que le dopage peut avoir des conséquences graves pour la santé, souligne le Dr Anik Sax. Et surtout que tricher en s'autotransfusant ou en prenant des médicaments pour accroître ses performances n'augmente pas le plaisir de faire du sport. Seuls des remords et l'angoisse d'être rattrapé par les autorités sportives sont à gagner à ce jeu.»
(Jmh/L'essentiel Online)
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