"Il y a instruction d'empêcher les Palestiniens d'entrer en Egypte. Douze Palestiniens ont été renvoyés vers les pays d'où ils venaient mercredi conformément à ces instructions", a déclaré un responsable des services d'immigration égyptiens sous couvert de l'anonymat. Le motif de ces restrictions envers les Palestiniens restait incertain. Des responsables des compagnies aériennes MEA à Beyrouth et Royal Jordanian à Amman ont confirmé avoir été prévenus qu'ils ne pouvaient pas amener de Palestiniens en Egypte. "Nous avons reçu des consignes selon lesquelles les Palestiniens ne seraient pas acceptés en Egypte", a déclaré un responsable de MEA, sous couvert d'anonymat.
"A partir de demain matin, les papiers des voyageurs seront contrôlés au comptoir d'enregistrement et les Palestiniens ne possédant pas d'autre passeport (d'une autre nationalité) ne sont pas autorisés à monter à bord", a-t-il ajouté. Un responsable de l'ambassade palestinienne au Caire a confirmé cette interdiction, tout en affirmant qu'il s'agissait d'une mesure temporaire qui ne concernait pas les Palestiniens résidant en Egypte ou ayant un conjoint égyptien.
Le ministre adjoint égyptien de l'Intérieur Hamdi Abdel Karim a toutefois de son côté nié tout changement de directive. "Il n'y a pas de mesure à ce sujet. Si leurs papiers sont en règle, ils peuvent entrer", a-t-il insisté. L'Egypte est en proie à une crise politique majeure, marquée par une vague sans précédent de manifestations pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Face à ce mouvement de contestation, le pouvoir en place a plusieurs fois cherché à en blâmer des influences étrangères, sans être très précis. Toutefois, des sources au sein des services de sécurité dans le Sinaï nord ont confié à l'AFP que les Palestiniens exilés dans cette région étaient soupçonnés d'avoir lancé une attaque à l'explosif samedi contre un gazoduc en Egypte approvisionnant la Jordanie, poussant les autorités à couper l'approvisionnement sur deux conduites dont l'une livrant du gaz à Israël.
(L'essentiel Online/AFP)
Authors: