De grosses manifestations au pied de la centrale et sur la place Clairefontaine, 65 communes qui s’engagent dans le front anti-Cattenom, le LSAP qui appelle clairement à l’arrêt immédiat de la centrale française, une pétition stopatom.lu qui a déjà rassemblé près de 3 500 signatures... Les Luxembourgeois haussent le ton contre le nucléaire pour demander des alternatives.
Et c’est dans cette optique que le député déi Lénk, André Hoffman, a demandé le montant des investissements faits par le Fonds de compensation auprès d’Électricité de France (EDF), exploitant de la centrale mosellane. Le Fonds de compensation (FDC) est un établissement public qui a été mis en place pour «garantir la pérennité du régime général de pension» (loi du 6 mai 2004) grâce entre autres à des placements.
Et des placements dans le domaine de l’énergie nucléaire puisque comme l’indique le ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, le Fonds de compensation a des titres (obligations et actions) dans EDF (Électricité de France) à hauteur de plus de 287 millions d’euros. Et pas seulement. Il détient également près de 100 000 actions (pour une valeur de 361 830 euros) de Tokyo Electric Power Company (Tepco), exploitant de la centrale de Fukushima au Japon.
Des investissements auprès des producteurs de mines
Tout en indiquant que ces investissements ne représentaient que 0,07 % du Fonds de compensation, le ministre a concédé que le FDC était «conscient de la problématique liée à des investissements dans des sociétés ne respectant pas certains critères notamment au niveau de l’environnement» et qu’il était en «pourparlers avec des sociétés spécialisées dans ce domaine afin d’étudier une transposition de tels critères dans sa politique d’investissement».
André Hoffman et déi Lenk s’étaient déjà penchés sur la question de ces investissements en dénonçant, en août 2010, la participation du FDC dans des groupes clairement identifiés comme producteurs de mines à sous-munitions. «Aujourd'hui, il n'existe pas de critères d'investissement pour le fonds de compensation. Il n'y a pas de critères éthiques par exemple. On pourrait s'inspirer de ce qui se fait en Suède: ce pays a des critères éthiques pour les investissements publics», avait indiqué à l’époque, Marc Baum, membre du bureau de déi Lenk.
(MC/L'essentiel Online)
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