Le chef de la N-VA, Bart De Wever, l'homme politique le plus populaire de Flandre, a apporté son soutien à des déclarations d'un membre de son parti, Vic Van Aelst, qui depuis plusieurs jours distille des attaques contre la communauté francophone. Ses critiques sont «formulées durement» mais sur le fond elles comportent des «vérités fondamentales», a jugé M. De Wever, faisant fi des appels des responsables politiques francophones qui l'appelaient au contraire à condamner son militant.
Vic Van Aelst s'est aussi illustré la semaine dernière en réclamant avec virulence la fin des transferts financiers entre la Flandre, la région la plus riche de Belgique, et la Wallonie francophone, moins prospère. (DR)Vic Van Aelst, un ténor du barreau et recrue récente du premier parti de Flandre, a mis le feu aux poudres en dénonçant lundi à la radio un «incroyable sentiment de supériorité» chez «ceux qui décident en Belgique francophone». L'avocat a reproché à des dirigeants francophones, dont le chef de file des socialistes Elio Di Rupo, chargé de former le prochain gouvernement, de «maltraiter» le néerlandais, la langue parlée par 60% des Belges.
«Solidaire avec les Turcs, mais plus avec les Wallons»
De nombreux Flamands reprochent aux francophones des visées expansionnistes, notamment quand ils rechignent à parler le néerlandais lorsqu'ils vivent en Flandre, en particulier dans les communes proches de Bruxelles. Mise en cause également par M. Van Aelst, la présidente des centristes francophones, Joëlle Milquet, a dénoncé des «attaques personnelles», les estimant «à la limite de l'injure». Après avoir réclamé la fin de l'enseignement obligatoire du français en Flandre, Vic Van Aelst s'est aussi illustré la semaine dernière en réclamant avec virulence la fin des transferts financiers entre la Flandre, la région la plus riche de Belgique, et la Wallonie francophone, moins prospère.
«Après 180 ans à avoir été plumés, ça suffit. Je veux parfaitement bien être solidaire avec les Turcs, mais plus avec les Wallons», a-t-il dit. Le chef du gouvernement régional wallon, le socialiste Rudy Demotte, a alors demandé à Bart De Wever de condamner les propos de l'avocat, dignes selon lui «de ceux entendus dans la bouche de gens extrêmes».
(L'essentiel Online/AFP)