
«Le niveau de radioactivité a considérablement augmenté» sur le site de la centrale, a déclaré le Premier ministre japonais, Naoto Kan, à la télévision. Il a appelé les personnes habitant dans un rayon de 30 kilomètres à rester calfeutrées «à la maison ou au bureau». Cette mesure s'ajoute à l'évacuation, ordonnée samedi, des plus de 200 000 personnes résidant à proximité de cette centrale située au bord de la mer.
Plus de 2 400 morts Le bilan officiel du séisme et du tsunami ayant frappé vendredi le nord-est du Japon s'élève à plus de 2 400 morts, a annoncé mardi la police nationale. Elle a recensé 2414 décès confirmés, 3118 disparus et 1885 blessés. Le précédent bilan annoncé par la police faisait état de 1647 morts lundi. Mais les autorités s'attendent à ce que le bilan s'alourdisse au fur et à mesure de la découverte de nouveaux corps dans toute la zone dévastée. Ainsi, le chef de la police de la province de Miyagi, l'une des plus touchées, s'est déclaré certain que le nombre de morts allait y dépasser 10 000. Les sauveteurs estimaient mardi qu'il y avait désormais peu de chances de retrouver des survivants dans les décombres, près de quatre jours après le séisme de magnitude 9, le plus violent jamais mesuré au Japon.Un niveau de radioactivité légèrement supérieur à la normale a également été relevé à la mi-journée à Tokyo, situé à environ 250 km. Les autorités n'ont jusqu'à présent pas appelé les 35 millions d'habitants de la plus importante agglomération du monde à prendre des mesures de précaution particulières.
Explosion non visible de l'extérieur
Peu après 6h (0h au Luxembourg lundi), une «grosse explosion» s'est produite dans le bâtiment qui abrite le réacteur 2, a annoncé Tokyo Electric Power (Tepco), qui gère la centrale. Une autre explosion d'hydrogène a ensuite déclenché un incendie dans le réacteur 4, qui était à l'arrêt pour maintenance lorsque le séisme s'est produit.
Contrairement aux précédentes explosions sur les réacteurs 1 et 3, celle du réacteur 2 n'a pas été visible de l'extérieur et n'a pas endommagé le bâtiment externe. Ces explosions sont la conséquence des opérations d'urgence lancées après la panne des systèmes de refroidissement des réacteurs provoquée par le tsunami ayant suivi le séisme de magnitude 9, le plus fort jamais enregistré au Japon.
Appel à l'aide internationale
Depuis, la centrale, construite dans les années 1970, a été totalement mise à l'arrêt et Tepco injecte de l'eau de mer pour refroidir les réacteurs, un processus qui conduit à des rejets radioactifs. «Contrairement à ce qui c'est passé jusqu'ici, il ne fait pas de doute que les niveaux atteints peuvent affecter la santé des êtres humains», a indiqué le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Des niveaux entre 30 et 400 millisieverts ont été relevés autour des réacteurs, a-t-il précisé. À partir d'une dose de 100 millisieverts reçue par le corps humain, les observations médicales font état d'une augmentation du nombre des cancers.
Lundi, le gouvernement a affirmé exclure «la possibilité d'un Tchernobyl», en référence à l'accident, le pire de l'histoire du nucléaire civil, survenu en 1986 dans la centrale ukrainienne. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano avait également jugé très improbable que la situation dégénère en un nouveau Tchernobyl. Le Japon a cependant demandé l'aide de l'AIEA et des États-Unis. La Commission européenne a demandé la convocation d'une réunion extraordinaire de l'AIEA la semaine prochaine à Vienne sur cet accident.
L'autre priorité des autorités japonaises est de porter secours aux plus de 500 000 personnes évacuées, dont beaucoup ont trouvé refuge dans des centres d'accueil. Les 100 000 soldats mobilisés et les secouristes étrangers tentaient de répondre aux énormes besoins en eau potable et en vivres et à remettre en route les infrastructures (routes, téléphone, etc). Les sauveteurs continuaient aussi, sans grand espoir, à rechercher d'éventuels survivants alors que 2414 décès avaient été confirmés lundi par la police. Un bilan appelé à s'alourdir au fur et à mesure de la découverte de nouveaux corps.
Explosion à la centrale de Fukushima
Authors: