Cet objet, qui ressemble à une poupée, avec tête, bras écartés et jambes réunies, est un peu plus grand qu'un portable habituel. Habillé d'un matériau offrant une sensation proche de la texture d'une peau, il est censé contribuer à enrichir la conversation, de façon visuelle (couleurs, animation) et tactile. Avec cette reproduction miniature, la personne avec laquelle on converse à distance devient presque tangible. Même si tel n'est pas le cas actuellement sur ce prototype, on peut imaginer qu'à terme la tête du téléphone, blanc à l'origine, prenne l'apparence du visage l'interlocuteur grâce à une vidéo qui apparaîtrait comme sur un écran.

«Les téléphones portables évoluent très rapidement et sont aujourd'hui dotés d'excellents logiciels et interfaces», a souligné l'Institut de recherches sur les télécommunications avancées (ATR). «Cependant, ils ne permettent de ressentir la présence de l'interlocuteur que grâce à sa voix», a-t-il poursuivi.

Sans boutons

Le prototype de téléphone en question est dépourvu de boutons, l'objectif étant d'utiliser des instructions vocales, des surfaces lumineuses et tactiles ou la reconnaissance d'images. «On comprend au premier coup d'œil qu'il s'agit d'une représentation humaine, à laquelle on peut en outre donner l'aspect d'un homme, d'une femme, d'une personne âgée ou d'un enfant», a détaillé l'équipe de recherche.

«La nouvelle communication que rendra possible cet objet, en faisant ressentir la présence humaine, peut contribuer à modifier notre façon de vivre, tout comme l'ont fait Internet et le téléphone mobile», ont insisté ses créateurs qui espèrent le proposer dans les cinq ans à venir. L'un des concepteurs de ce prototype est le spécialiste japonais des androïdes, Hiroshi Ishiguro, professeur de l'Université d'Osaka à l'origine de son propre clone robotique et de plusieurs autres humanoïdes ayant un réel aspect humain.