très vigilant sur les matériels utilisés dans les disciplines olympiques dont fait partie le cyclisme». «Les oreillettes sont mal vues parce qu'elles influencent trop la compétition et mettent en danger l'appartenance du cyclisme sur route à la famille olympique», ajoute Philippe Chevallier, en expliquant que la plupart des fédérations nationales sont subventionnées en fonction des Jeux olympiques.

Sécurité des coureurs en jeu

«Si le cyclisme devait sortir du giron du CIO, beaucoup de fédérations perdraient de leurs moyens économiques. C'est donc bien l'avenir du cyclisme qui est en jeu», insiste-t-il. «Le deuxième critère concerne la compétition elle-même. Il est établi que la course cycliste est devenue dépendante des ordres donnés de leur voiture par les directeurs sportifs. Les scénarios sont très souvent identiques et s'il faut croire que l'absence des oreillettes ne changera pas le résultat (...), nous devons veiller à la qualité de la compétition», dit-il.

Face à l'UCI, à qui il est reproché d'avoir pris cette décision sans concertation avec les équipes et les coureurs, l'opposition s'organise. Les managers d'équipes brandissent un sondage faisant état d'une grande majorité de coureurs et de managers refusant l'interdiction des oreillettes. Ils évoquent la sécurité des coureurs sur des routes de plus en plus compliquées (ronds-points, ilots directionnels, dos d'âne) et refusent que leur rôle en course soit davantage encadré.

Menaces de suspension des équipes avec oreillette

Johann Bruyneel, manager de l'équipe RadioShack, mène la fronde. «Ici, sur un circuit de 2 kilomètres», disait-il dimanche à Adelaïde pendant le critérium de la Cancer Council Classic, «nous n'avons pas besoin des oreillettes, mais tous les coureurs ont pris le départ avec les oreillettes.» «C'est le signe que nous ne nous laisserons pas faire. Nous disputerons les courses en 2011 avec les oreillettes», dit-il.

Au cours de l'hiver, il a été question de boycotter les courses concernées, notamment le Grand Prix La Marseillaise qui ouvre le calendrier français début février. «Je préviens que si des équipes viennent avec les oreillettes, nous déciderons de ne pas attribuer les points aux coureurs, de demander aux commissaires de quitter la course avant le départ, de demander aux équipes de restituer leurs primes d'engagement à l'organisateur et de ne pas payer les primes des courses», menace Philippe Chevallier. «La décision est prise, nous ne ferons pas marche arrière et l'an prochain la suppression des oreillettes sera étendue aux épreuves du calendrier World Tour», assure-t-il.

Authors: L'essentiel

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