
A 23h30 jeudi soir, le conseil a voté par 10 voies pour et 5 abstentions (dont la Russie, la Chine et l’Allemagne), le projet présenté par Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères. Une zone d'exclusion aérienne et des frappes ciblées sont validées. Une attaque au sol est exclue.
«Des frappes peuvent intervenir dès cette nuit ou demain vendredi», a indiqué une source proche du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat. «A partir du moment où la résolution est adoptée, des actions militaires peuvent être engagées dans les heures qui suivent», ont confirmé anonymement des diplomates français. Kadhafi va frapper jeudi soir Le leader libyen Mouammar Kadhafi a affirmé jeudi que les forces gouvernementales allaient attaquer dans la soirée la ville de Benghazi, bastion de la rébellion dans l'est de la Libye, dans un message sonore retransmis par la télévision libyenne. Il a en outre promis de pardonner aux rebelles qui rendraient les armes dans cette ville située à un millier de km à l'est de Tripoli. "La décision a été prise. Préparez-vous, nous arrivons dès ce soir", a-t-il dit dans un discours adressé aux habitants de la ville. "Nous allons chasser les traîtres de Benghazi", a-t-il encore lancé, ajoutant: "il faut en finir avec cette mascarade"."Bien sûr", avait répondu plus tôt M. Fillon, interrogé dans le journal de 20H de France 2 sur le souhait de Paris d'une action militaire en Libye dès le feu vert des Nations unies. "C'est la France qui depuis plusieurs jours est à la manoeuvre pour essayer d'obtenir que cette résolution soit votée par le Conseil de sécurité", a-t-il relevé, notant qu'"hier encore" (mercredi) le président Sarkozy avait "adressé une lettre à l'ensemble des membres" du Conseil pour les "presser d'adopter cette résolution".
Le projet de résolution, qui doit être soumis au vote jeudi à 22H00 GMT (23H00 heure française), prévoit la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et affirme que les Etats membres de l'ONU pourront "prendre toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils en Libye. François Fillon a par ailleurs insisté sur la volonté française d'impliquer des pays arabes dans cette démarche. Si la résolution est adoptée, "nous prendrons dès les prochaines heures contact avec la Ligue arabe pour organiser une rencontre" avec l'Union européenne, a-t-il noté. "Les pays de la région ont vocation à intervenir", a avancé le Premier ministre. De source proche du dossier, un sommet tripartite sur la Libye, réunissant l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue Arabe, pourrait se tenir dès samedi à Paris.
Selon cette même source, des raids pourraient être engagés dans le cadre d'une opération menée par la France, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. Cette information n'a toutefois pas pu être confirmée dans l'immédiat par d'autres sources. Selon François Fillon, le temps "presse", "et la menace du colonel Kadhafi montre à quel point il est urgent que la communauté internationale se mobilise". Le leader libyen a affirmé que les forces gouvernementales allaient attaquer dans la soirée la ville de Benghazi, bastion de la rébellion dans l'est de la Libye. Un porte-parole du ministère libyen de la Défense a lui menacé en prévenant que "toute opération militaire étrangère contre la Libye" allait "exposer tout le trafic aérien et maritime en Méditerranée au danger".
(L'essentiel Online/AFP)
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