
«Ici, à Fukuoka (capitale de l'île de Kyushu et située à 1500 km de l'épicentre, ndlr) la situation est normale. Nous sommes dans la partie la plus éloignée du sinistre, à l’extrême sud du Japon», témoigne Thibaut, contacté lundi par L’essentiel Online. Étudiant de 23 ans originaire de Metz, il participe à un échange dans le cadre de ses études, et suit sa formation à l’université de la capitale de Kyushu.
Sur place, les Japonais sont, trois jours après le séisme qui a secoué le pays, d’un calme absolu. Même si les risques planent toujours. «Ils sont toujours comme ça, détendus en apparence. C’est terrifiant pour nous. Même entre eux, ils ne montrent aucune faiblesse». Un flegme qui, poussé à l’extrême, s’avère contraignant. Les autorités et les médias «cachent la réalité» aux résidents, afin de ne pas être alarmistes. «Pour s’informer sur ce qu’il se passe dans le pays où nous sommes, nous sommes obligés de consulter les médias français et américains. Par exemple, le jour de l’explosion d’un réacteur de la centrale, la télé diffusait en boucle des images du réacteur intact, des années plus tôt».
Kyushu craint l’exode des Japonais
À un millier de kilomètres au sud de Tokyo, Fukuoka est indemne. «Nous n’avons pas ressenti de secousses. Ici comme à Tokyo, c’est plutôt l’alerte tsunami qui est inquiétante». Située du côté occidental de l’île, la ville est sous alerte comme toutes les communes côtières. «Les deux principaux problèmes ici sont le risque nucléaire qui menace toute l’île mais aussi l’exode des Japonais qui vont tous se ruer vers le sud, donc vers chez nous». La province de Kyushu a désormais peur ne pas pouvoir subvenir aux besoins de toute la population exilée.
Si l’ambassade de France a demandé, lundi, aux Français de s’éloigner le plus possible de Tokyo, les habitants du sud n’ont pas encore eu de recommandations. «Si nous devions partir, c’est que tout le Japon devrait partir». Pour l'instant donc, Kyushu espère rester «la région la plus sûre du Japon».
Jonathan Vaucher/L'essentiel Online
Authors: