
Comment réformer le système des pensions sans hausse de l'âge légal de départ à la retraite, sans toucher aux quarante années de cotisation et sans hausse de ces dernières pour une durée d'au moins dix ans? La solution avancée par le ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo est simple: mettre en place un nouveau barème pour les nouveaux pensionnés.
En clair, le ministre a annoncé jeudi que les salariés, sur base du volontariat, pourraient travailler plus longtemps pour toucher le même niveau de pension qu'actuellement. Une idée qui permettrait aux travailleurs seniors de travailler jusqu'à trois ans de plus pour pouvoir bénéficier du même niveau de pension. Des incitations financières devraient être ainsi mises en place pour donner envie aux salariés, notamment seniors, de poursuivre leur activité. Autrement dit: ceux qui refuseraient toucheront une pension moins élevée que celle accordée dans le système actuel. Une différence de l'ordre de 15%, selon le ministre.
«Il faut que tout le monde y mette du sien»
Une mesure justifiée par différents éléments, dont l'espérance de vie des travailleurs et la nécessité de la réforme en raison de l'évolution démographique. «Les chiffres dont nous disposons indiquent que, d'ici 2050, les travailleurs vivront 7 à 8 ans de plus, soit 84 ans pour les hommes et 88 ans pour les femmes, assure Luc Frieden, ministre des Finances. À cela s'ajoute le fait que si nous faisons perdurer le système actuel des pensions, nous arriverons, toujours d'ici 2050, à un déficit équivalent à 130% du PIB luxembourgeois.»
Seul hic, la réforme pose la question du taux d'emploi des plus de 50 ans dans les entreprises luxembourgeoises. «Pour que cela fonctionne, il faut effectivement que les entreprises acceptent de garder leurs salariés les plus expérimentés, souligne le ministre de la Santé. Pour cela, il faut que tout le monde y mette du sien.» Actuellement, les salariés luxembourgeois partent en retraite à 58 ans.
Jmh/L'essentiel Online avec Pa.T.
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