On sait que Facebook sait à peu près tout sur ses membres, y compris quand ces derniers ont verrouillé les paramètres de confidentialité dont ils pensent que ceux-ci vont rendre leur identité aussi protégée que Fort Knox. On sait aussi que même lorsque l’on supprime son compte, Facebook garde les données de celui-ci et ne le détruit jamais réellement.
J’utilise Facebook tous les jours, je suis conscient de cela, j’ai verrouillé mes paramètres de confidentialité mais j’ai toujours appliqué la même règle : n’avoir aucune confiance dans l’étanchéité de ce service et ne diffuser – même en privé – que des choses que je peux assumer publiquement. Bref, j’utilise, mais je ne me mouille pas. Ça c’est pour l’e-réputation.
Maintenant, il y a la question de l’usage que Facebook fait de mes données en termes de traçage et de ciblage marketing. Là vous ne m’entendrez pas pousser des cris d’orfraie sur le sujet puisque en réalité je m’en fous complètement. Nous sommes suivis, scrutés, observés à la loupe partout et tout le temps car comme dit l’autre « si vous ne payez pas pour le produit, c’est que vous ETES le produit ». C’est la rançon de la gratuité et on l’accepte ou on ne va pas sur internet. Ou alors on surfe avec toutes les option « anonyme » de son navigateur sur ON et on se blinde derrière un VPN si on est vraiment au top de la parano, ce qui ne doit pas être toujours super facile à vivre au quotidien. Donc, que Facebook (ou plutôt ses machines et ses algorithmes) analysent mes moindres faits et gestes pour m’envoyer ensuite de la publicité ciblée – qui plus est encore très discrète – sur ma page de profil ne me dérange pas le moins du monde. Et cela pourrait même m’arranger et me faire gagner du temps quand je cherche quelque-chose.
D’autres sont plus sensibles à ces questions. C’est le cas par exemple de Max Schrems, un citoyen autrichien de 24 ans, qui a demandé à Facebook de lui envoyer l’ensemble des données que le réseau social stocke à son sujet, comme il est possible de le faire : Comment embêter Facebook très simplement. Après quelque temps il a reçu le fameux DVD de Facebook. Celui-ci contient 1.222 fichiers PDF correspondant environ à autant de pages de données sur lui. Dans ces fichiers, les relevés écrits de toute son activité sur Facebook, y compris des messages qu’il avait effacés, la date, l’heure et la durée de toutes ses sessions, et même des données sur sa petite amie. Photos, géolocalisées, emploi, relations, pokes, likes, posts, tout y est. Max avait 234 amis au moment de sa requête, mais l’histoire ne dit pas depuis quand il est inscrit.
Le bon Max ne compte pas en rester là puisque son initiative s’inscrit dans un mouvement Europe vs. Facebook qui vise à contraindre Facebook à davantage de transparence en exigeant notamment que toute conservation de données se fasse sur la base de l’opt-in (déclaration volontaire ou accord explicite de l’utilisateur).
Vous savez ce qu’il vous reste à faire : si vous voulez retrouver l’histoire de votre vie sur Facebook (et bientôt de votre vie tout court), pas besoin de timeline. Demandez donc le fameux DVD. En plus c’est gratuit.
(source)
Authors: