Le pitch, en quelques mots : deux campeurs (même si l'on n'en voit qu'un, l'autre portant la caméra) au look de trappeur un peu crétin reçoivent la visite impromptue d'un ours qui s'approche dangereusement de leur canadienne. L'un d'entre eux s'empare de sa carabine alors que l'autre (celui qui filme), paniqué, l'exhorte en hurlant à flinguer la bestiole. La vidéo s'arrête alors et deux boutons apparaissent sur l'écran, vous offrant deux choix : Shoot the bear et Don't shoot the bear.
C'est là que cela devient intéressant : quelque soit votre choix, vous êtes conduit sur une autre page vidéo, toujours sur YouTube, où le chasseur en herbe refuse de tirer, et prend un Tipp-Ex situé hors cadre vidéo, en haut à droite de l'écran, pour effacer le mot "Shoot". Apparaît alors un champ texte vide dans lequel vous pouvez taper le mot correspondant à l'action de votre choix. De nombreuses "suites" ou "fins" ont été tournées, correspondant à divers choix, et comme l'agence qui a conçu cette campagne n'est certainement pas tombée de la dernière pluie et semble bien connaître les internautes, ça marche aussi avec "fuck". On ne peut rien vous confier hein.
La recette du succès
Le genre vidéo virale, que l'on croyait un peu en perte de vitesse, est donc en mesure de se renouveler et de nous surprendre encore. Celle-ci est réussie car elle utilise à bon escient tous les ingrédients du succès :- le titre choc, précédé d'un gros NSFW bien effrayant. (pour les moins initiés, NSFW est l'acronyme de "Not Safe For Work", en français "Pas Recommandé Au Bureau", généralement utilisé pour prévenir l'internaute de vidéos pas très clean). En ces périodes où l'on jette des chats dans des poubelles et des chiots vivants dans des rivières, le "Un chasseur tue un ours" interpelle forcément.
- l'humour
- le côté régressif et décalé (essayez "tickle")
- la protection de la nature (aucun animal n'a été blessé blabla...)
- l'interactivité et l'incitation au clic participatif
- la personnalisation ou en tout cas son illusion (choisir son propre scénario)
- la technologie (sortir du cadre), qui soit dit en passant fait un excellent usage de Flash. Je me demande si et comment ce genre d'animation pourrait être rendue autrement qu'avec une plate-forme rich media de type Flash ou Silverlight. HTML5 ? Ça m'étonnerait.
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Je sais, je suis un peu à la bourre sur ce coup, mais bon quand il s’agit d’une bonne cause,
Authors: Eric








