Laurent Blanc a pesté à maintes reprises contre le calendrier et la tenue de cette rencontre au beau milieu du mois d'août avec des joueurs loin de leur état de forme optimal.
Le nul concédé à Montpellier lui a donné en quelque sorte raison alors qu'il espérait repartir de l'Hérault avec des certitudes avant d'entamer la dernière ligne droite qui doit mener les Bleus vers le Championnat d'Europe.
Sans être particulièrement impressionnants ni dominer leur sujet de bout en bout, les Français ont longtemps mené au score sur un magnifique but de Rémy, une tête plongeante limpide après un centre de toute beauté signé Benzema (20e), avant que Cordova (76e) ne finisse par plomber l'ambiance en expédiant un missile dans la lucarne de Lloris.
Nouvelle défense centrale solide
Les Bleus, secoués en fin da partie, ont tout de même porté leur invincibilité à 11 rencontres (8 succès, 3 nuls), une statistique loin d'être anecdotique pour Blanc, qui garde néanmoins des raisons d'espérer.
Le 2e but en 12 sélections de Rémy, titularisé sur le côté gauche en l'absence de Franck Ribéry, prouve ainsi encore une fois que les talents ne manquent pas aux marges du groupe France, comme l'avait déjà montré la tournée du mois de juin en Europe de l'Est.
Mais au-delà du secteur offensif, qui ne constitue pas la principale hantise de Blanc, c'est surtout le comportement de la défense et de la charnière centrale qui était l'objet de toutes les attentions.
Le sélectionneur, qui devra se passer de Mexès (blessé) et de Rami (suspendu) en Albanie, peut dormir tranquille, le duo Kaboul-Abidal aligné à la Mosson ayant globalement bien muselé les techniciens chiliens et n'étant pas fautif sur le but de Cordova.
Les deux hommes avaient déjà fait la paire momentanément en Ukraine (4-1, le 6 juin) et en Pologne (1-0, le 9 juin) mais cette fois le test était d'un tout autre niveau, surtout après l'entrée en jeu du nouveau prodige du FC Barcelone, Alexis Sanchez. Rassurants dans les duels et plutôt propres dans les relances, les deux hommes ont sans doute donné des idées à Blanc qui pensait avoir trouvé le duo idéal avec Rami et Mexès.
Benzema régale le public
Mais la prestation de Martin est également de nature à brouiller les cartes dans l'entre-jeu. Certes, Nasri, arrivé au rassemblement avec des douleurs à la cuisse droite, a eu jusque-là une préparation tronquée et avait sans doute plus la tête à son éventuel transfert d'Arsenal qu'à disputer un match amical de début de saison avec les Bleus. Mais le manque de tranchant du Gunner, pourtant à l'origine du but de Rémy, a largement tranché avec l'aisance de Martin.
Révélé par son bel exercice 2010-11 avec Sochaux (meilleur passeur de L1) et un doublé pour sa première sélection en Ukraine, Martin est aujourd'hui bien plus qu'un simple remplaçant. Il répond surtout aux critères de Blanc, adepte d'un entre-jeu composé de techniciens et de manieurs de ballons.
Le sélectionneur a en quelque sorte voulu refaire le coup de Wembley, le 17 novembre, quand Nasri et Gourcuff avaient évolué côte à côte et avaient fini par terrasser les Anglais en amical (2-1).
Si rien n'est acquis en défense et au milieu, le poste d'attaquant restera, en revanche longtemps le domaine réservé de Benzema. Lesté de kilos superflus (7 à 8) et en pleine possession de ses moyens physiques, le joueur du Real Madrid a régalé le public. Outre sa passe décisive, il a failli réussir un doublé, se heurtant à chaque fois au gardien chilien Claudio Bravo (57e, 62). Avec Benzema, Blanc peut voyager tranquille, surtout en septembre.
(L'essentiel Online/AFP)
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