Le Premier ministre a souligné que cette décision ne préjugeait "en rien" des suites que donnera la justice aux plaintes visant le secrétaire d'Etat à la Fonction publique "et dont il conteste le bien fondé", selon le communiqué. "François Fillon salue le courage et le sens des responsabilités de Georges Tron qui a ainsi fait prévaloir l'intérêt général. Cette décision lui permettra d'assurer désormais sa défense en toute liberté", conclut-il.
Georges Tron, 53 ans, est accusé d'agressions sexuelles par deux ex-employées municipales de Draveil (sud de Paris), ville dont il est le maire. Une enquête judiciaire a été ouverte cette semaine et les deux plaignantes, âgées de 34 et 36 ans, ont maintenu jeudi leurs accusations devant les enquêteurs, dénonçant des faits survenus entre 2007 et 2010.
Les deux femmes qui le mettent en cause seraient des «affabulatrices»
Le secrétaire d'État, entré au gouvernement en mars 2010, a affirmé qu'il ferait "une affaire personnelle de faire reconnaître (son) innocence", dans une lettre adressée dimanche au président Nicolas Sarkozy.
Dans cette lettre, il affirme vouloir combattre "les accusations vindicatives de deux anciennes collaboratrices, dont l'une a été licenciée pour avoir détourné les deniers publics qui lui étaient confiés et l'autre a quitté ses fonctions en raison d'un comportement indigne", écrit-il.
Le secrétaire d'État, qui n'a pas encore eu accès au dossier ni été entendu par les enquêteurs, estime que ces accusations portées par les deux femmes ont provoqué "un tel écho dans les médias, que nos concitoyens peuvent me considérer comme coupable".
Samedi, Georges Tron excluait toute démission et dimanche matin son entourage affirmait encore qu'il ne quitterait ses fonctions que si Nicolas Sarkozy ou François Fillon lui en faisaient la demande. Son avocat a mis en cause samedi les deux plaignantes, décrites comme des "affabulatrices".
Mais la pression a été croissante sur ce membre du parti UMP (droite) de Nicolas Sarkozy, y compris au sein de sa famille politique qui craint un rapprochement entre cette affaire et le scandale de l'ancien ministre socialiste et ex-directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé par la justice américaine de tentative de viol. "Je pense qu'il a pris la bonne décision", a réagi Alain Juppé sur la chaîne de télévision Canal+. Un peu plus tôt dans la même émission, le ministre des Affaires étrangères avait implicitement appelé Georges Tron à démissionner en expliquant que les membres du gouvernement devaient "être au-dessus de tout soupçon"
(L'essentiel Online/AFP)