«Ce que je regrette d'abord dans la décision allemande, comme pour celle sur les concombres espagnols ou sur la dette grecque, c'est que c'est à nouveau une décision complètement unilatérale, sans aucun débat européen ni information des partenaires», a déploré le ministre, Paul Magnette, sur la RTBF. M. Magnette se référait notamment aux conditions posées par l'Allemagne pour venir en aide à la Grèce ou à la désignation par les autorités sanitaires allemandes de concombres espagnols comme possibles vecteurs de la bactérie tueuse Eceh, finalement contredite par des tests en laboratoire plus poussés.
Les producteurs d'électricité nucléaire Quid de la situation en Belgique? La Belgique a pourtant elle aussi décidé une sortie à terme du nucléaire. En 2003, sous l'impulsion des partis écologistes alors au gouvernement, le Parlement belge avait décidé l'extinction progressive, entre 2015 et 2025, des sept réacteurs belges, répartis sur les sites de Tihange (sud) et Doel (nord). En 2009, le gouvernement, faute de solution de rechange crédible, avait toutefois passé un accord avec l'exploitant des centrales Electrabel (GDG Suez) afin de prolonger de dix ans les trois plus anciens réacteurs, appelés à fermer en 2015.La décision annoncée par Berlin le 30 mai dernier de fermer ses derniers réacteurs d'ici 2022 «aura un impact sur la Belgique, en termes de sécurité d'approvisionnement et en termes de prix», a-t-il relevé, parlant d'une «augmentation indirecte des prix chez nous». «Il faut que les Allemands arrêtent de considérer qu'ils peuvent prendre de telles décisions de manière unilatérale», a ajouté Paul Magnette.
Question évoquée prochainement à Bruxelles
Quand l'Allemagne a fermé cette année sept premiers réacteurs après la catastrophe de Fukushima, les prix de l'électricité en Allemagne ont augmenté de 10%, a-t-il assuré. «Comme les bourses allemande, belge, française et néerlandaise sont couplées, cela a forcément un impact sur les prix chez nous», a-t-il estimé.
Le ministre belge a promis d'aborder la question avec son homologue allemand à la prochaine réunion à Bruxelles des ministres européens de l'Énergie. Pour la sortie du nucléaire en Belgique, M. Magnette a dit vouloir développer un «Pacte énergétique» avec les Régions, afin d'échelonner la fermeture des centrales en fonction des disponibilités d'énergies de remplacement.
(L'essentiel Online/AFP)
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