
Il tremble. Émerge d'une couche de sable comme d'un drap. Il se dresse, retombe sur le côté, insiste pour se relever, tel un Bambi. Un pneu est né! Dès qu'il tient debout au bord de la route, en plein désert, il voit passer une belle nana dans une voiture. Il n'aura de cesse de la retrouver ou de tuer ceux qui se mettront en travers de son chemin… Ce phénomène inouï se déroule devant un public armé de jumelles, à distance respectable.
Et c'est là que le bât blesse, dans «Rubber»: la dénonciation du voyeurisme du spectateur tire le récit en longueur. L'origine de ce défaut, on l'appréhende en faisant l'achat du Blu-ray, qui comprend «Non-film», faux making of d'un tournage foireux, amateur qui finit en panade. Une sorte de fumisterie dont on trouve les scories dans «Rubber». N'empêche (et là, le DVD simple suffit), réussir à faire ressentir de la sympathie, de la crainte, de l'envie pour un vulgaire bout de gomme, il fallait le faire!
«Rubber», de Quentin Dupieux.Authors: