
La conseillère régionale berlusconienne Nicole Minetti, l'agent de starlettes Lele Mora et le présentateur télé Emilio Fede auraient poussé les jeunes filles à se prostituer, selon les conclusions d'enquête présentées par le parquet et citées par les médias italiens. Selon les procureurs milanais, les jeunes filles auraient participé aux soirées organisées à Arcore, près de Milan, dans la luxueuse résidence du Cavaliere dès début 2009 et jusqu'en janvier 2011, lorsque se seraient déroulées les dernières et désormais célèbres fêtes du président du Conseil.
Selon le parquet, ces soirées se divisaient en «trois phases»: d'abord le dîner, ensuite le «bunga-bunga» (fêtes tournant à la débauche ndlr) et enfin «le choix, par Silvio Berlusconi, d'une ou plusieurs filles avec lesquelles s'amuser pour la nuit au cours de rapports intimes». Le «bunga-bunga» est décrit par les magistrats comme une suite de «déguisements, strip-tease et danses érotiques» avec les jeunes filles qui se touchaient «les unes les autres, ou en touchant ou en se faisant toucher les parties intimes par Silvio Berlusconi».
Ruby et Berlusconi nient avoir eu de relations sexuelles ensemble
Toujours selon le parquet, Karima El Mahroug, alias Ruby, était la seule mineure à participer à ces fêtes. Elle aurait été repérée à l'âge de 16 ans par Emilio Fede, présentateur de 79 ans du JT d'une chaîne de télévision appartenant à Silvio Berlusconi, lors d'un concours de beauté à Taormina. Selon le parquet, Ruby, née le 1er novembre 1992, a eu «des relations sexuelles avec Silvio Berlusconi contre paiement en espèces ou autres» lors de treize rencontres à Arcore entre le 14 février et le 2 mai 2010.
Aussi bien Ruby que Silvio Berlusconi ont démenti avoir eu des relations sexuelles. Le chef du gouvernement italien sera jugé dans cette affaire à partir du 6 avril à Milan sous les accusations de recours à la prostitution de mineure et d'abus de pouvoir pour avoir fait libérer Ruby qui avait été arrêtée pour vol. Le Cavaliere assistera à ce procès, ainsi qu'aux audiences prévues dans le cadre d'autres procès pour détournement de fond et fraude fiscale, a annoncé mardi l'avocat Maurizio Paniz, député du Peuple de la liberté (PDL). La législation n'oblige par le chef du gouvernement à se présenter aux audiences et beaucoup pensaient qu'il laisserait à ses avocats le soin de répondre à ses accusateurs pour éviter une embarrassante comparution en public.
(L'essentiel Online/ats)
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