
L'État français est le premier actionnaire du constructeur automobile, à hauteur de 15%. Le porte-parole du gouvernement François Baroin a eu des mots très durs pour fustiger mardi la gestion catastrophique de l'affaire. "On ne pourra pas laisser cela sans suite (...) Je trouve anormal qu'une immense entreprise comme celle-ci ait basculé dans un amateurisme et une affaire de Bibi Fricotin et de barbouze de troisième division", a-t-il dénoncé.
Le ministre de l'Industrie Eric Besson, plus mesuré, a salué le fait "que le président de Renault ait présenté tout de suite ses excuses publiques". Mais, a-t-il renchéri, "ce n'est pas la fin de cette histoire interne". Deux mois après avoir licencié avec fracas trois cadres dirigeants accusés d'avoir monnayé à l'étranger des secrets sur son programme phare de voitures électriques, Renault a été forcé lundi de reconnaître que l'affaire était probablement montée de toutes pièces.
Conclusions de l'audit connues le 28 avril
Le PDG du groupe Carlos Ghosn est monté au feu pour proposer de réintégrer les trois salariés victimes, leur promettre une indemnisation "à la hauteur du préjudice" subi et annoncer une refonte des procédures de sécurité interne au groupe. De janvier à mars, la rocambolesque affaire d'espionnage international présumé s'est dégonflée en une sombre escroquerie, à laquelle serait mêlé un responsable de la sécurité de Renault, Dominique Gevrey, ancien militaire qui dort en prison depuis dimanche.
M. Ghosn, qui avait évoqué fin janvier des "preuves multiples" contre les cadres licenciés, n'a pas expliqué lundi comment le constructeur s'est laissé berner. Il s'est borné à annoncer des "procédures disciplinaires" contre trois responsables de la sécurité du groupe. Selon Eric Besson, un audit "va permettre de connaître les responsabilités exactes dans l'entreprise". Ses conclusions doivent être présentées le 28 avril au conseil d'administration du constructeur, au sein duquel siègent deux représentants de l'État.
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