Le nom de Daniel Domscheit-Berg n'est connu que des seuls initiés, mais cet informaticien allemande de 32 ans a été pendant trois ans le bras droit de Julian Assange, fondateur de Wikileaks. Après avoir claqué la porte en 2010, l'ancien associé donne sa version des faits dans son livre, Inside Wikileaks, qui paraît ce jeudi.

Et Daniel Domscheit-Berg n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il décrit la personnalité du fondateur de Wikileaks: l'informaticien n'hésite pas à le qualifier "d'énergique", de "génial", mais aussi de "parano", "d'avide de pouvoir" et de "mégalo". En clair, "un homme à la personnalité extrême qui réclame la transparence chez les autres, mais qui travaille, lui, dans le plus grand secret".

«Julian a voulu aller toujours plus vite»

Une attaque en règle qui lève également une partie du voile en ce qui concerne le fonctionnement interne de Wikileaks. "Julian n'est le cerveau que d'une équipe de deux personnes qui travaille avec une vieil ordinateur pourri, assure Daniel Domscheit-Berg. Pour survivre, le site a dû trouver une méthode et celle-ci consiste à gonfler artificiellement le nombre de membres pour faire croire que Wikileaks est invulnérable et donc, faire penser que le site était inattaquable."

Une méthode efficace qui a permis à Julian Assange de s'attaquer à la banque suisse Julis Bär en 2008, à l'Église de Scientologie ou bien encore à l'armée américaine. Un succès qui aurait, selon l'ancien associé, donné la folie des grandeurs à son créateur. "Julian a voulu aller toujours plus vite, de sortir toujours plus d'information et de recueillir plus de dons. Mais tout cela au risque de donner une information fausse."

Déçu par le comportement de son ancien patron, Daniel Domscheit-Berg a décidé de fonder son propre site, concurrent de Wikileaks, Openlinks. La bataille de l'information se jouera donc non seulement en librairie, mais également sur la Toile entre les deux anciens partenaires.

(Jmh/L'essentiel Online)