
«Récemment, nous nous sommes rendu compte que les hôpitaux faisaient un usage très important des examens radiologiques», souligne Carlo Back, de la Division de la radioprotection du ministère de la Santé. Et un nombre non négligeable de ces examens se font sur les patients âgés de 0 à 16ans. Une étude récente montre qu'un tiers des enfants étaient concernés en 2009. Gros souci, «les enfants sont plus radiosensibles que les adultes», souligne Carlo Back. Ce qui signifie qu'ils ont «trois à quatre fois plus de chances de développer un cancer suite à l'exposition aux rayonnements ionisants utilisés dans ces installations…».
Pour Carlo Back, plusieurs facteurs interviennent dans la surenchère. «Quand un petit de 6 ans se blesse à la tête, les parents sont forcément inquiets. Alors, ils poussent à une radio, avant même un examen clinique. Et les hôpitaux qui ont du matériel flambant neuf ont tendance à suivre. D'autant plus que cela leur donne un faux sentiment de sécurité juridique».
Aujourd'hui, les acteurs du Luxembourg se réunissent avec les collègues européens pour comparer leurs pratiques et faire le point. «La bonne approche serait de se demander si une radio se justifie et si le rayonnement est bien dosé en fonction du besoin».
Séverine Goffin
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