L'essentiel: Comment vous sentez-vous dans cette Belgique qui implose?
Arno: Quand je pense à ça, je deviens triste. C'est un truc de politiciens, du nouveau fascisme qui veut séparer les dix millions de Belges par n'importe quel moyen. On a déjà cinq parlements chez nous alors qu'on est plus petit que Londres, on ne va pas encore diviser tout le bazar!
Vous sentez-vous toujours européen?
Bruxellois d'abord (rires). Sérieusement, il ne devrait pas y avoir plus européen qu'un citoyen belge. Nous, quand on pisse au Nord, on mouille Amsterdam et quand on pisse au sud on inonde Paris! Dans les années 80, je chantais déjà «Putain, putain, on est tous des Européens», je n'ai pas changé de discours.
La tournée actuelle affiche complet. Êtes-vous sensible à ce succès?
Ouais, vachement. Je signe des chansons juste pour les jouer en concert, à des vrais gens. Et je fais ça depuis le siècle dernier même! J'ai besoin des oreilles et des cœurs des autres pour faire écho à mes sentiments, sinon tout ça tournerait en rond.
Vous reprenez Bob Marley sur votre dernier disque. Vous voilà jamaïquain?
Tu rigoles, je suis bronzé comme un cachet d'aspirine! J'aime reprendre des titres (NDLR: voir son album «Covers). J'ai chipé la chanson sur le MP3 de mon fils et je l'ai reprise piano/voix toute douce. Là, je vais aller chanter en Afrique pour quelques dates, ce sera la première fois. Crois-moi que je ne vais pas jouer à Tintin au Congo; c'est moi qui vais apprendre plein de trucs. Partout, je suis un Européen du monde entier!
Recueilli par Patrick Jacquemot
Arno en concert au 112 de Terville,
ce samedi, à 20h30.
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