Retour sur le parcours de la vidéo qui a précipité la chute du couturier de la maison Dior. Au début, il est un copain qui rejoint deux amies à la terrasse d'un café. Au final, il est l'homme qui fait tomber John Galliano. "Il" est un quidam, un inconnu qui préfère le rester. La vidéo fatale sommeillait dans son téléphone portable. C'est en apprenant que l'icône de la maison Dior avait récidivé qu'"il" s'est fait justicier. Voilà comment. Vendredi 25 février, Galliano prépare sa contre-attaque face à la plainte pour "insultes antisémites" déposée contre lui. Il est d'accusé d'avoir, la veille vers 21 heures, pris à partie un couple en terrasse d'un café du quartier du Marais, lançant à la femme : "Sale tête de juif, tu devrais être morte." Galliano niant formellement et aucun témoin n'ayant confirmé la scène, la confrontation pourrait tourner à son avantage. Mais depuis quelques heures déjà une agence d'images amateurs française, Citizenside, propose une vidéo qui va sceller son sort. Tournée le 12 décembre 2010, elle montre le créateur, visiblement ivre, à la terrasse du même café, insultant ses voisins avant de proclamer "I love Hitler". "Notre contributeur rejoignait deux amies, raconte Nicolas Filio, de Citizenside. Lorsqu'il est arrivé, John Galliano les insultait depuis quelques minutes. Il a sorti son téléphone portable."  La vidéo est achetée par "The Sun". Des médias français ont été approchés, mais personne n'a voulu prendre de risque. Dior est l'un des principaux annonceurs du monde de la mode. "Le prix était également beaucoup trop élevé, explique un responsable internet d'un magazine people. Et puis il y a toujours des risques de procès. En résumé, le "Sun" a joué le rôle de paratonnerre." La vidéo a été mise en ligne sur le site du tabloïd anglais le lundi et, le lendemain, Dior annonçait le licenciement de John Galliano. Les médias français ont à leur tour acquis les droits de la vidéo choc. Pour Citizenside, c'est le jackpot. L'agence aurait déjà gagné plus qu'avec son précédent scoop, des images de Jérôme Kerviel qui avaient rapporté environ 100 000 euros. Sur cette somme, "il", alias le "contributeur", touchera 65% sur les ventes en France et 50% sur l'international.   Jérôme Hourdeaux – Nouvelobs.com > A lire dans Le Nouvel Observateur daté du 10 mars Authors:

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