L'essentiel: Vous sortez un nouvel album «Nuits blanches». La musique est donc l’une de vos passions?

Clara Morgane: Oui car pour produire et réaliser un album pendant toute une année, il faut bien sûr que ce soit une passion.

Vous avez écrit les paroles et on y retrouve un univers assez sensuel. Est-ce un choix assumé de votre part?

J’écris depuis très longtemps donc cela m’est naturel. Il m’arrive de collaborer avec d’autres auteurs mais j’avais déjà écrit mon premier album. En ce qui concerne le single que je viens de sortir, je me suis amusé avec les «il» et les «elle» du texte. J’adore les jeux de mots, les allitérations, je ne m’en prive pas et c’est propice à mon univers.

Serge Gainsbourg est l'une de vos références. Qu’est-ce qui vous inspire chez lui?

Je connais pratiquement toute sa vie, ses chansons et sa provoc. J’aime les beaux textes et je pense aussi à Brel et Piaf. En même temps, j’aime la musique électronique car elle a bercé mon adolescence. Dans mon disque, j’essaye d’allier les deux.

L’un de vos points communs avec Gainsbourg est-il un certain sens de la provoc?

J’aimerais bien avoir un point commun avec lui car je l’admire. Je trouve plus amusant d’étonner, donc c’est ce que j’essaie de faire dans ma carrière en proposant des choses différentes. J’ai simplement envie de créer, de m’exprimer et de surprendre.

Vos clips sont très sexy. Avez-vous peur d’être piégée dans une certaine image?

Je suis productrice et j’ai donc la chance de pouvoir choisir. Ce disque m’a permis de m’exprimer librement. J’ai simplement eu la chance d’être entourée d’artistes qui m’ont inspirée et aidée à affirmer mon univers musical.

Le clip de votre nouveau single «Il» est un striptease à l’envers. Comment vous est venue cette idée?

J’ai trouvé cette idée originale et j’avais envie que ce soit filmé au ralenti, donnant un aspect un peu surnaturel. Je crois que c’est un clip assez atypique. Je suis une amoureuse de l’esthétisme.

Vous arrivez à faire des clips sexy sans tomber dans la vulgarité. Comment délimitez-vous la frontière?

La frontière est parfois très fine entre ce qui est peut être magnifique, provocant ou vulgaire. Ma ligne se trouve sur «Il» et «Le diable au corps». Il y a certes du nu, il y a de la dentelle mais je ne pense pas être vulgaire.

En parlant de «Il», avez-vous trouvé le vôtre?

Ah, je suis contente que l’on me pose enfin la question (rires). Quand j’ai écrit la chanson, je le cherchais et depuis, je l’ai trouvé...

Vous êtes chanteuse, vous avez vos émissions de télé, vous dirigez votre marque de lingerie… Comment gérez-vous votre carrière?

Je la mène comme un électron libre. Il est impossible de me pousser à faire quelque chose que je ne veux pas faire. Je fais de la télé car je m’y amuse et c’est une façon supplémentaire de m’exprimer. Le fait d’avoir ma marque de lingerie est aussi une expérience géniale. De plus, je collabore avec des marques qui me font tourner des pubs très sympa. Tout cela me permet d’avoir ma propre société et je peux ainsi produire des projets artistiques. C’est une boucle dans laquelle tout se tient.

Quelle est votre casquette préférée?

Je n’en ai qu’une seule : la mienne. J’ai autant besoin d’écrire que de collaborer avec des photographes pour des calendriers. Quand je produis un album, je suis aussi la réalisation des clips, je pense aux scénarios… Je suis très bien entourée pour que mes projets existent vraiment.

Vous êtes très souvent citée parmi les plus belles femmes de la planète. Comment vivez-vous cette popularité?

C’est toujours très flatteur et j’espère rester dans le cœur des gens. Cela me donne du courage pour trouver de nouvelles idées pour mes albums et mes calendriers.

Est-ce qu’il est difficile parfois d’être un fantasme?

Je n’y pense pas du tout en fait. Ceci dit, cela me fait toujours très plaisir quand on me le rappelle (rires). En fait, je mets toute mon énergie à vouloir surprendre, à me faire plaisir et à rendre au public le soutien qu’il m’apporte.

Quel regard portez-vous sur votre parcours?

Je suis amusée, étonnée et agréablement surprise. À 19 ans, j’ai fait ma révolution et j’ai voulu mettre un coup de pied dans toutes les limites. Ensuite, j’ai eu un parcours très atypique et ce n’était pas forcément le bon chemin pour en arriver là où j’en suis mais je ne regrette rien. En grandissant, on trouve son chemin et on découvre ce qui nous épanouit le plus. Aujourd’hui, j’adore ma vie.

Recueilli par Nikolas Lenoir

Clip de "Il" de Clara Morgane

Clip de "Le diable au corps"