Aux Européens la direction du FMI
Depuis 1946, un accord non écrit donne aux États-Unis la présidence de la Banque mondiale, institution internationale d'aide au développement, et aux Européens la direction du FMI, institution chargée de prêter des fonds aux États membres en difficulté. Les titulaires du poste ont été des ressortissants de seulement six pays (la France quatre fois, la Suède et les Pays-Bas deux fois chacun, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne une fois chacune). Cet arrangement est souvent dénoncé, en dehors de l'Europe, comme appartenant à un monde révolu, celui de l'après-guerre et des Trente Glorieuses.
L’Europe détient 7 voix sur 24
Après le départ du Français Michel Camdessus en 2000, il avait été remis en question. L'Allemagne avait présenté un premier candidat, Caio Koch-Weser, qui avait été jugé incompétent par les États-Unis. Le Japon avait tenté d'imposer Eisuke Sakakibara, tandis que l'Afrique soutenait l'Israélo-Américain Stanley Fischer. Mais les Européens avaient fait adouber par Washington un autre candidat allemand, Horst Köhler, facilement élu. Après sa démission en 2004, l'élection de Rodrigo Rato s'était faite à l'unanimité, face à un candidat seulement soutenu par l'Egypte, le Franco-Américano-Egyptien Mohamed El-Erian.
L'Union européenne, qui détient actuellement 7 des 24 voix au conseil d'administration, est donc rompue au processus. Elle se met d'accord sur un candidat commun avant de le présenter à la Maison Blanche. Puis ce candidat fait campagne dans le reste du monde. Face à cette machine bien rodée, les autres pays, en particulier asiatiques, devront réussir à rassembler des alliés rapidement pour les éventuels candidats qu'ils soutiendraient.
(L'essentiel Online/AFP)