On adorait la déferlante de pénis de Chatroulette et c’est avec une poignante tristesse que nous voyons arriver sa solution : Pick Or Skip. La nouvelle plateforme sortie depuis le 29 mars vous offre une nouvelle possibilité de croire en la civilisation.

Le concept

Pick Or Skip est née en 2010 des esprits d’Alex Trink, Gary Atlan et Benjamin Chelli avec l’envie du premier réseau social basé sur un vidéochat aléatoire en ligne. Pick Or Skip permet aux utilisateurs de faire connaissance en direct avec son interlocuteur, d’interagir mais permet aussi  de rester en contact avec lui.

La plateforme sert surtout, selon Alex Trink, à « contribuer à réhabiliter les relations sociales qui se sont perdues dans nos mondes virtuels d’aujourd’hui, en aidant les gens à tisser des liens en face à face » ce que le site russe Chatroulette avait initiée mais qui s’était apparemment perdu en chemin.

Le concept s’émancipe clairement de son cousin éloigné en s’inscrivant dans une logique propre aux réseaux sociaux : l’idée de faire connaissance et de concrétiser ce premier contact. Entre de nombreuses fonctionnalités, le site permet de choisir un thème de discussion, une langue (pour l’instant limité à l’anglais, français, espagnol, italien ou portugais) et de choisir de parler avec un homme ou une femme avec l’espoir de tomber sur quelqu’un avec qui on a vraiment envie de partager quelque chose. Si vous tombez sur l’amour de votre vie, un clic malencontreux ne pourra plus vous empêcher de la revoir et croyez-le c’est le seul site à proposer de rester en contact avec des personnes aperçues.

Son point fort

L’inscription à Pick or Skip nécessite une validation de l’adresse email ce qui doit normalement empêcher les abus ou les utilisateurs qui auraient envie d’assouvir leurs instincts exhibitionnistes. Le concept fait un peu penser à un forum 2.0 où les utilisateurs seraient face à face et ce sont bien les fonctionnalités proposées sur le site qui font sa valeur ajoutée. Le premier contact se passe comme dans un bar : on parle et si on « pick » la personne, l’utilisateur a alors accès à nos informations personnelles.

L’envie de construire un nouveau site avec une expérience plus sûre et mieux structurée en gardant le principe du « random » videochat de Chatroulette nous donne une bonne alternative à un projet qu’on avait tous apprécié à ses débuts. Qui n’avait pas essayé Chatroulette avec l’envie de rencontrer quelqu’un à l’autre bout du monde et d’échanger autre chose que nos pantalons ?

Notre avis

Un des problèmes majeurs de ce type de plateforme reste le risque qu’un public mal intentionné ne s’empare des discussions. Gageons que la politique du report d’abus et une attention particulière de l’équipe de la plateforme empêchera le pervertissement du réseau – ce qui était un des défauts majeurs de Chatroulette et une des raisons de sa baisse de popularité.

La plateforme a de beaux jours devant elle et nous réserve encore de surprises avec son importation de contacts (Gmail, Hotmail, etc.),  d’organisations d’évènements vidéos, une application iPhone en cours de réalisation, qui nous font un peu penser à un Skype qui se serait découvert une envie de devenir un réseau social. En attendant toutefois de voir de quoi sera fait le nouveau projet des fondateurs de Napster et du rédacteur en chef du blog américain TechCrunch (baptisé Yo) lui aussi inspiré de Chatroulette et qui démontre s’il le fallait que le concept fait décidément vendre.

A propos de l'auteur : Louis Carle

Étudiant à Rennes en communication, je m'intéresse surtout aux startups et aux projets web après en avoir ouvert quelques-uns. J'accompagne également quelques entreprises dans leurs stratégies de CM : bienvenue chez moi. Voir tous les articles de Louis Carle